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La poste et la résistance
pendant
la
seconde guerre mondiale
La
France sera vite envahie par l’occupant suite à
la défaite éclair de 1940. Le Maréchal Pétain
signera rapidement l’armistice avec l’occupant
Allemand et les premières heures noires de
l’occupation ne se feront pas attendre avec des
prises de décisions discriminatoires envers de
nombreuses personnes dont les Juifs, les
francs-maçons ou les communistes. Environ une
centaine d'entre eux seront révoqués des P.T.T.
La propagande est déployée, les messages
de soutien au régime de Vichy sont véhiculés au
travers des flammes postales et même à partir de
1941 sur les timbres à l'effigie du Maréchal
Pétain. La France sera coupée en deux avec au
Nord, une occupation allemande et au Sud le
gouvernement de Vichy. |
Timbre Maréchal Pétain
Emis en 1941 |
Beaucoup
de Français et de corporations professionnelles
refuseront cette collaboration, c’est ainsi que de
nombreux postiers, hommes et femmes décideront de
rentrer en Résistance et créeront des groupes de
résistants. On estime aujourd’hui qu’un postier sur
dix entra en résistance ce qui sera largement
supérieur au reste de la population. On les appellera
les résistants en blouse grise. Certains entreront
dans des groupes de résistants classiques, d’autres
mettront leurs connaissances professionnelles au
service de réseaux spécifiques.
C’est ainsi que des réseaux seront créés, par exemple
Action PTT qui prendra plus tard le nom de Résistance
PTT puis en 1943 le nom d’Etat-major PTT. Ce réseau
créé par son responsable Ernest Pruvost et Maurice
Horvais avait pour mission de mettre en place des
cellules de renseignement et de transmission sur
l’ensemble du territoire. D’autres réseaux seront
créés comme Libération PTT. Leurs missions seront bien
sûr des missions d'interception de courrier ou les
communications téléphoniques et télégraphiques mais
aussi le transport de messages dans le maquis. Ces
interceptions permettront notamment de détruire des
courriers de dénonciation. La personne dénoncée sera
prévenue, cachée puis la lettre reprendra son chemin
afin de ne pas dénoncer le réseau. Les postiers
présents sur l’ensemble du territoire permettront
d’effectuer une cartographie précise des troupes
allemandes.
Les postiers participeront également à des missions de
sabotage des centraux téléphoniques, assureront la
liaison radio avec Londres. Les postiers ambulants
permettront avec l’aide des cheminots le transport
d’armes, de tracts, d’explosifs ou bien le transférer
des évadés ou des juifs. Des lignes téléphoniques
furent mises à la disposition des mouvements de
résistance. Des attaques de bureaux de poste seront
organisées afin de pouvoir fournir à la résistance de
l’argent et des tickets de ravitaillement. Les
postiers se serviront tout comme les policiers de leur
laisser passer pour intervenir dans des zones
interdites afin de récupérer des informations.
Ernest Pruvost
Maurice Horvais
Co-fondateur d'Action PTT
Co-fondateur d'Action PTT
Les postiers joueront un rôle
primordial lors du débarquement du 6 juin
en Normandie. Ils seront les mains qui
permettront le sabotage de liaisons
allemandes. Cette mission pensée par
Keller, développée par Croze et Simon et
qui portait le nom de plan Violet a été
déployée dans la nuit du 5 au 6 juin 1944.
Les postiers furent prévenus par
messages tels que « allô, allô, James,
quelles nouvelles ? » ou bien encore « je
n’entends plus ta voix », c’est ainsi que
plus de deux mille câbles seront coupés
isolant totalement la Normandie au soir du
6 juin. Cette opération sera une des
opérations assurant la réussite du
débarquement en Normandie.
De nombreux postiers seront arrêtés,
déportés, torturés et tués pour avoir
participé à ces mouvements de résistance.
On estime leur nombre à 18 000 qui seront
faits prisonniers et envoyés dans des
camps. Ce fut le cas de onze postiers du
Groupe PTT de Saint-Lô dans la manche, ils
furent fusillés dans un champ à
Beaucoudray le 15 juin 1944, au lendemain
du débarquement par des panzers grenadiers
de la division Das Reich, un monument leur
rend hommage. Ils appartenaient au groupe
PTT de résistance manchoise qui a été créé
par Marcel Richer puis rejoint par René
Crouzeau sous l’impulsion de Henri
Leveillé le responsable régional de
Résistance PTT. Ce groupe était constitué
d’environ trente postiers ainsi que
d’autres personnes. Il a été créé en
février 1942 et participera au plan Violet
mais des imprudences feront qu’il sera
repéré. Le plan violet devait préparer le
débarquement en Normandie en sabotant le
maximum des moyens de communication
allemands, notamment en coupant le câble
reliant la Manche à la Bretagne. D'autres
mouvements de résistance existaient dans
le département de la Manche comme le
groupe de Granville, dirigé par Maurice
Marland et chargé de couper les câbles
téléphoniques ou bien encore le groupe
coutançais qui interceptait les lettres de
dénonciation envoyées à la Kommandantur.
Le mouvement Résistance PTT pour son fort
engagement dans des opérations de
résistance et pour le rôle important qu'il
jouera sera cité à l’ordre de l’armée par
le Général de Gaulle le 16 octobre 1945 et
recevra la croix de guerre avec palmes. |
René Crouzeau
Groupe
PTT
Monument de
Beaucoudray
Hommage
aux martires du groupe PTT
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Yvonne Le Roux
Médéric VEDY
Résistante
Française
Résistant Français
Les actes de résistance
peuvent prendre diverses formes, par
exemple par la gravure d’un faux timbre
remplaçant le portrait de Pétain par celui
de Charles de Gaulle. Robert Thirin qui
faisait partie du mouvement « Combat »
sera à l’origine de ce timbre. Il grava
début 1943 un bloc de neuf timbres de 1,50
franc. Georges Fonat se chargera de
l'impression. Ces timbres, appelés "faux
de Nice", circuleront sur de nombreuses
enveloppes en effet très proches de
l’original, on pouvait les confondre sous
la complaisance des postiers résistants.
Robert Thirin décédera le 3 février 1943 à
Nice suite aux tortures infligées par la
Gestapo.
Timbre Général de
Gaulle
Timbre Maréchal
Pétain
Bloc de 9
timbres à 1,5 franc
Faux de
Nice
Faux de Nice |
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Histoire de la poste
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